Cela va devenir une tradition puisque je reposte cet article une fois par an depuis 2009. Pour cette fin d’année, où nous allons passer une bonne partie des fêtes à nous faire bombarder de nouvelles toutes plus déprimantes les unes que les autres sur notre économie, je me permets donc de rappeler aux innovateurs et aux créateurs d’entreprise que les crises sont de très bonnes nouvelles :

Les crises sont des opportunités majeures pour créer de nouvelles activités. Historiquement, les cadavres des leaders économiques déchus, sont un excellent terreau d’où émergent les nouveaux leaders. Schumpeter décrivait le phénomène en parlant de l’innovation comme une “destruction créative”. Vous constaterez en particulier, que les crises économiques n’ont jamais freiné la propagation des nouvelles technologies :

Dans ce processus, le premier signal positif pour les créateurs et les entrepreneurs est en pleine montée de la tempête, quand les leaders se retirent des marchés vieillissants pour se recentrer sur leurs “vaches à lait”. Ne les étouffant plus de leur présence, il devient possible de réinventer ces marchés. Aujourd’hui le marché de la TV me semble être ainsi une cible idéale pour innover à la barbe des géants, tout comme celui de la presse :

La deuxième vague d’opportunité est presque simultanée. Elle concerne la transformation des marchés naissants dans lesquels les poids lourds finissent par désinvestir et abandonner de fait leur R&D. Les grandes entreprises vont même dans ces périodes se tourner vers leurs challengers pour les financer à moindre frais, en leur laissant assumer les risques à leur place. Ce sont là de très belles opportunités pour les startups, pour peu qu’elles sachent s’interfacer avec une industrie sans perdre leur âme.

Les crises sont aussi un fantastique moteur poussant à innover des parties difficiles de son business model comme sa stratégie de monétisation. Et savoir jouer sur la granularité de ses paiements peu d’avérer décisif.

Mais je n’oublie pas que ces opportunités restent aussi accessibles aux grandes entreprises. Avec plus de difficulté certes. HP vient de nous montrer en quelques jours à quel point il reste difficile de s’éloigner de sa zone de confort. Mais il reste toujours possible de réinventer les fondamentaux. En 2009, je voyais arriver des projets comme Google Wave comme le signe de ce besoin de réinvention, et même si cela a été un échec l’ambition était bien présente. Ce que j’évoquais en parallèle pour le marché de l’automobile me semble en revanche bien engagé : donnons-nous encore 3-5 ans (le cycle de ce marché est presque aussi long que le pharmaceutique) et nous ne consommerons plus de l’automobile comme nous le faisons aujourd’hui. Dans 10 ans, je pense que l’idée même de la voiture personnelle paraitra rétrograde et absurde.

L’innovation des business models par la “réduction au maximum” peut être extrêmement payante dans les secteurs économiques très lourds. Je reste ainsi absolument fasciné par le retournement en quelques années d’une industrie militaire devenue technologiquement agile et créative :

Prenons-en de la graine ?

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