Et voici dans la série d’articles sur la constitution d’équipe, le troisième dysfonctionnement : le manque d’engagement. Ce problème d’engagment des membres d’une équipe est souvent engendré par le deuxième dysfonctionnement : la peur de la confrontation. En effet, les membres de l’équipe n’ayant pas fait connaître leurs opinions, idées et perspectives dans le cadre d’un débat ouvert avec le reste de l’équipe, ils n’arrivent pas à s’entendre et à s’engager sur des décisions, même s’ils ont feint un accord mutuel pendant la réunion.

Le signe d’un manque d’engagement est donc l’ambiguïté : le manque de clarté et le manque d’acceptation sur la direction à prendre. Ce manque d’engagement est causé par le besoin de consensus (tout le monde pense que c’est la bonne direction / décision) et de certitude (besoin d’avoir la preuve que c’est la “bonne” décision). Sans consensus et/ou certitude l’équipe a du mal à s’engager dans la direction choisie, et le projet entrepreneurial peut s’enliser dans une impasse où aucune action n’est engagée par peur de prendre la “mauvaise” direction.

Pour y remédier, il est important d’utiliser la confrontation et un style plutôt participatif pour prendre des décisions : l’inclusion des différents associés, la confrontation des perspectives, le débat etc. favorisent l’engagement envers une décision même si ce n’est pas “sa” décision. Il est donc primordial d’avoir défini le processus de prise de décision à l’avance, car en cas de désaccord il faut savoir quel processus suivre (débat + vote par exemple) et du coup il conviendra de définir le poids de chacun dans la décision. La prise de décision est-elle liée au pouvoir dans l’entreprise et la part que l’on a dans le capital social ? Il n’y a pas de recette magique mais il est important de convenir à l’avance d’un processus qui convient à tous afin qu’il soit bien suivi quand la tension monte et qu’il y a un désaccord etd ‘éviter les situations de blocages

Quelques points clés peuvent vous aider à favoriser l’engagement de votre équipe entrepreneuriale :

  • S’accorder sur le fait qu’une décision est ferme même s’il n’y a pas consensus ;
  • Clarifier les objectifs et les prioriés, quite à détailler et mettre par écrit ;
  • Rallier l’équipe autour d’objectifs communs – ce qui est bon pour l’entreprise / le projet entrepreneurial – ne pas transformer la prise de décision en bataille d’égo ;
  • Apprendre des échecs, et pivoter si nécessaire – agir pour le bien du projet, tirer les leçons de ses erreurs rapidement pour avancer et ne pas s’apesantir sur l’origine de la “mauvaise décision” et “le coupable” ;
  • Analyser les imprévus au fur et à mesure et le scénario de la pire éventualité, afin de rassurer l’équipe et de trouver des plans de secours.

Dans les grandes entreprises, je livre chez EADS la formation BEST – “Boost Engagement for Stronger Teams” (réalisée en collaboration avec l’agence Inchigo). Cette formation repose sur des éléments clés de la motivation (voir TED Talk de Dan Pink) tels que :

  • Le sens (comprendre sa contribution dans le collectif qu’est l’entreprise) ;
  • L’autonomie (on me fait confiance, on me délégue des tâches importantes et on me laisse de la liberté d’action) ;
  • Et la maîtrise (ou le développement de soi et de ses compétences au travers de son activité professionnelle).

La formation BEST est donc axée autour de quatre outils/pratiques clés de management :

  • L’état d’esprit “coaching” pour accompagner les équipes dans leur développement ;
  • L’alignement des objectifs individuels des membres de l’équipe avec la vision de l’entreprise pour aider les équipes à trouver du sens ;
  • La clarification des objectifs et des attentes de performances pour éviter l’ambiguité, prévenir les conflits, faciliter l’évaluation et autonomiser les équipes ;
  • Le feedback régulier pour garder le cap et encourager les équipes tout au long de l’année.

On retrouve donc dans les équipes de grandes organisations et les équipes entrepreneuriales le besoin de clarifier les objectifs et de faire le lien avec la vision du projet (on s’engage plus facilement si on est rassuré sur le bien fondé du projet), le besoin de communiquer régulièrement (pour entretenir la confiance) et le besoin d’exister en tant qu’individu dans le collectif (y trouver sa place et s’y développer).

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