Pour ceux qui n’ont pas pu participer à la journée de conférence aujourd’hui, voici mes notes. Je ne pense pas qu’elles soient très lisibles, mais elles pourront vous amuser…

Je reviendrai probablement dans de prochaines billets sur quelques points clefs de ces conférences, sur l’internet des objets et les pistes ouvertes pour l’innovation de business model. Voici aussi la présentation de Alexandra Deschamps-Sosino (Tinker It!) que j’ai particulièrement appréciée, dans la mesure où elle a illustré de façon claire un exemple de nouveau modèle économique lié à l’invention open source, à sa propagation et à son appropriation.

En revanche lors de cette première journée, nous sommes restés ancrés dans la R&D et la créativité technique d’une façon ou d’une autre. Comme trop souvent l’innovation n’est conceptualisée que comme une invention et parfois l’usage de cette invention. Le thème de l’internet des objets était au coeur de la plupart des présentations. Je me doute que la plupart d’entre vous qui ne sont pas extrêmement technophiles n’ont aucune idée de ce que peut être un internet des objets.

A vrai dire j’ai eu l’impression durant LIFT que personne ne parlait non plus de la même chose…

Le point commun semblant être de vouloir croire à l’apparition plus ou moins spontanée d’un réseau d’objets divers (cartes de bus, capteurs dans les villes, téléphones mobiles, électroménager, que sais-je) reliés à internet et échangeant des informations spontanément, dans un flux se nourrissant de son hétérogénéité. Mon ton quelque peu sceptique ne concerne pas l’intérêt qu’un tel réseau physique pourrait avoir, ni même sa faisabilité. Mais il m’a semblé que nous étions dans une démarche technophile classique : de nouvelles technologies sont là (capteurs miniaturisés de faibles coûts, étiquette RFID cherchant toujours des débouchés industriels, standard bluetooth sous-utilisé, …) sans qu’aucun usage évident n’exige leur utilisation. Dès lors tout le monde semble chercher à remplir ce vide d’usage en cherchant à créer des besoins.

On peut considérer que c’est là une démarche de prospective normale, mais elle semble extrêmement vaine et futile dès lors qu’elle n’a pour vocation que de pousser à consommer un nouveau cycle technologique que finalement personne ne demande, ni n’attends. En parallèle je n’ai vu absolument aucune recherche sur des sujets pourtant critiques et d’actualités, comme la gestion de dossiers médicaux ou le triage de patients en structure de soins et leur suivi en hospitalisation à domicile ! Il me semble pourtant que dans cet exemple précis (et l’on doit pouvoir en trouver de nombreux autres) un internet des objets permettrait des changements d’usage et de vie radicaux.

La deuxième journée axée sur le développement durable a été finalement moins fade et “bien pensante” que ce que l’on aurait pu attendre pour ce type de sujet. Avec en particulier un très provocateur Gunter Pauli, démontrant que beaucoup de principes techniques acquis pouvaient être balayés en très peu de temps et annihiler des secteurs industriels entiers. Un exemple frappant concernait l’utilisation de films fins conducteurs et de capteurs d’énergie cinétique ou thermique à la place de piles, pour les batteries de téléphones portables. L’intérêt étant de faire entrevoir la fragilité de business models majeurs : que se passe-t’il le jour où nous n’avons plus besoin de recharger de piles ? Combien d’industries s’écroulent en cascade une fois ce simple paradigme tombé ?

Et pour finir voici quelques photos prisent par Ivo Näpfiln de ces quelques jours :

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